lundi 8 décembre 2014

depuis le bout de la rue



Ne rien attendre de cette grande camisole de blagues colportées par les vendeurs de son, mais aussi y naviguer, dans cette grande gondole fluctuante qui joue avec les garde-fous.

Se glisser dans les pollens dans fleurs planquées dans les bordures et y voir s'envoler des ailes de drôles de bestioles à rayures.
on ne se marre pas toujours dans  les corridors

Le calendrier parfois prend des airs de carrosse d'acier, mais restent toujours ces bricoles
justement bricolées avec deux bout de bois et de la ficelle retrouvée dans le flou d'un tiroir à musique

Et là, les barques chavirent dans une écume fraîche et les courants des îles défont la grande complexité.

On flotte
bleu du sud et d'arctique complotent dans un ressac incorruptible
brassent ces idées contrefaites qu'on tentait de nous vendre
déjouent les calibres des mécaniques arborescentes et jaillissent d'étranges  radicelles, surgissent des
briques de bois et de vent, des violons de  ces brique et des santours tissés avec les grillages déployés

  Ça flamboie avec le pollen jeune, jaune

Les débarcadères bruissent la mer de tous ces murmures portés dans le fracas des tempêtes par ces intimes voyageurs, liseurs de méridiens et de cartes marines. 
et bien au delà souvent








 







dimanche 16 novembre 2014

le bleu qui traverse




 


 

 




                                           
                                  Sayed Haider RAZA Purush Prakriti Bindu,




Pour France D. qui est partie rejoindre les galaxies parlantes, les fluctuations quantiques  du cosmos, la marée et la parole qui se dit toujours, secrètement, dans le silence murmurant des présences toujours vivantes














Elle n'a pas voulu que le numérique la fige, mais j'ai voulu retenir ce reflet vivant de son passage,  de notre dernière rencontre cet été, "magique" m'avait t-elle écrit, C'est  de ses visages qui n'ont pas besoin d'être capturés pour vivre dans les coulisses vibrantes des mémoires.









 
Sayed Haider RAZA Bindu Radiation, 2010, acrylique sur toile, 100x100cm





"Les ailes du désir" est diffusé, là, dans la nuit,  j'entends les acrobates, et l'ange qui a choisi le temple de la matière, et Colombo qui a vendu son armure pour 500 dollars.
France, elle,  est repartie nager, sans rien, dans cette si belle présence au monde, ce don, écoute et poésie de chaque parole, regard. 
Elle savait lire cet invisible  dans une œuvre, cet espace en suspens qui lui parlait une langue singulière qu’elle donnait, qu'elle donne à voir, dévoiler, comme une prophétesse souvent.
Je ne parlerai pas longtemps  ici de ce don fait qui m'a aidée à entrer "en peinture" de ces mots qu'elle m'a offerts comme un  passeport à traverser les regards. Mais merci. 

France était peintre aussi, elle à connu les toiles et les pages, la philosophie, les secrets du zen et les silences évadés  de la psychanalyse, elle a témoigné, filmé, raconté la vie et l’œuvre d'artistes qui ne l'oublieront pas, je l'espère... 
Et qui avanceront vers d'autres territoires, comme elle l'aurait aimé.

Elle transformait les moments du quotidien en instants de passages, toujours dans cette frontière entre poésie de la relation et inconnu, vertige de la découverte à venir..
Toujours prête à transmettre, à recueillir, à imaginer.
L’écriture lui "arrivait" disait elle. Elle se donnait à elle, elle n'avait plus qu'a saisir les signes et à nous redonner  l'itinéraire de ces sillages. Mais pour cette réalisation, combien d'écoute, de sensibilité, d'attention, de cristal vers l'autre.

France aimait nager l'hiver dans la force des vagues, sans peur.
Je pense qu'elle traverse les murs maintenant,  dévale l'espace temps,  et nous dévoilera encore ces espaces qu'on ne peut que frôler et qu'elle a  inlassablement arpentés pour nous en restituer la force et la  liberté.


Voici un lien vers sa parole, ses derniers écrits, dons, encore. 

16 nov 2014







vallée de l'étonnement, vers là où elle marche encore - 2001 sur carte marine



séquence photographique de de duane michals



Une rencontre a eu lieu  au château CIAC de Carros le 24 novembre 2014, en hommage à notre très chère France.
Ses amis ont écrit et lu des textes en sa mémoire.
Ci dessous le texte de Gilbert Pedinielli  qui n'a pas été lu et qui nous rappelle la force d’écoute sensible de France, son parcours artistique, politique et humain de passeur entre ...
Je le remercie de m'avoir représentée à Carros  et d'avoir lu mon texte, écrit il y a des années, mais qui semblait  l'avoir  rencontrée.




France DELVILLE



J’ai connu France dans les années 75, pas du tout dans le circuit de l’art, mais à IBM, à l’occasion d’une visite de groupe au centre de Design.


C’était encore l’époque flamboyante des hippies, longue robe et Bandana dans les cheveux : ce qui fut une attraction dans le milieu des costumes trois-pièces-cravatés.


40 ans déjà, coucou nous revoilà !


Les années passant, chacun continuant son chemin, nous nous retrouvâmes  sur les voies escarpées de l’art de  l’arrière pays niçois au sujet d’une exposition : « les femmes en guerre », titre qui l’avait titillée.  Je dus passer à l’interrogatoire  qu’elle savait si bien mener.  Sa première écriture sur mon travail.


Bien sûr, la galerie De La Salle était un lieu de rendez-vous régulés par les vernissages.

« Tu ne m’appelles jamais, France ! » « Oh, le Corse ! ».  Pas très intellectuel.


Nous nous revîmes plusieurs fois par semaine à la fin des années 90 avec la fondation de l’ADN pour lutter contre la venue de Le Pen à Nice. 

Après, elle intensifia la psychanalyse, je me remis à fumer.


Le début de ce siècle fut une période élastique et dure.  Chacun ses problèmes.  Avec rencontres tangentes ou sécantes suivant les aléas de l’art. 

Et comme par hasard, c’est quand on vieillit que l’on fait encore plus attention à l’autre.


Marylin M. scella une amitié.  Elle écrivit, elle filma, elle analysa deux de mes expositions.  Toujours en urgence. mais toujours près du travail.  Avec son temps serré, elle en fit une somme.



Anecdote :

Face à sa caméra, je lui racontai ma rencontre juvénile avec la star à Nice.  Le temps n’existait plus.  J’étais emporté dans mes mensonges devenus réalité et je ne voyais pas ses larmes qui coulaient.  Elle, cachée derrière la machine.  Après, tous les deux gênés.

Une femme qui pleure quand on lui raconte une belle histoire d’amour ne peut être foncièrement mauvaise malgré la psychanalyse.


Toi, tu n’as pas vu nos pleurs.

Gilbert Pedinielli
nov 2014








 

Ci dessous mon texte écrit pour France en  2000.,  ce texte l'avait touchée et  elle avait exprimé un souhait,(...) le voici, toujours à son écoute aussi ...

 

 

 

 

 passagère
de l’entre deux
déjouant les pesanteurs 
sa pensée, matière éclairante
trouve le juste lieu 

sa   parole  ouvre des clairières
des silences vibrants
des profondeurs questionnantes   

sculpteur des signes et des lumières
elle redonne  ses formes à la voix qui se tait


à France

je ne sais pas le temps de son histoire
posée, partie, allant vers de drôles de clartés
étrange, étrangère,
elle écoute le vent  venus d’autres déserts

les sables l’interrogent et dénouent leur splendeur

je ne sais pas le lieu de sa mémoire qui emporte les éclats de pensées silencieuses
qu’elle écoute

une autre ville
d’autres lieux
une fontaine d’invisible
baigne ses dires

pensée   quantique
ici et là-bas,`frôlant les miracles et les douces dérives
elle ramène en un lieu
dans une tranquille révélation
ces mondes enfouis et  les histoires
de ces gens
qu’elle connait  ou qu’elle accueille

en un lieu ou les mots se chargent de vie
simplement

je ne sais pas pourquoi son regard transforme
les contours de nos lieux indicibles
comment son geste relie les jours  ?
mais ce fil qu’elle tisse
dans le fracas des mémoires incertaines
je l’ai rencontré

ce n’est pas un fil, pas un souvenir
qui redit ses mémoires
c’est le neuf
la force du présent qui nous invite à la rejoindre

dans sa parole passagère

cs, avril 2000



 


 

 
ph. G. Pedinielli



vendredi 30 mai 2014

le champ des événements





la porte fracassée est ouverte
le bois s'éclipse et laisse les radicelles à pousser

on entre dans cet espace
un champ tissé par les premières formes de vies
plantées dans la vase salée

et on regarde passer le flot des étoiles qui ont dévié les météores

les coïncidences heureuses qui ont  illuminé les labyrinthes

là, deux millimètres de plus nous conduisent dans les bois tapageurs
où grandissent les penseurs qui donnent la bonne aventure
inventeuse de chants

et cette musique un peu décalée
semble vouloir nous conduire

mais dans cet infini des possibles qui sème des tapis de casino fous
la roulotte avance
la roulette croit tout savoir

se demande comment elle a trouvé la martingale 
une martingale imaginée avec les pierres éboulées des temples de la commedia dell'arte 
mais c'est le son d'un abricot qui heurte le tambour



On a écrit un paragraphe à l'aube, avec les herbes plantées dans de vieux pots de terre rouges, ces vieux-là posés sur les rebords de fenêtres pour espérer.

On a marché des kilomètres de sens dans la plaine des tournesols qui nous regardaient toujours.

On se marre. Il y a l'étang qui lorgne sur la rivière, qui peut-être deviendra un lac. Je ne sais pas si ça arrive.

Mais dans ce chant là, les lanceurs de sorts, les liseurs de recommencements brodent des dentelles si fines qu'elles en deviendraient des œuvres sacrées
ces choses qu'on vénère pour aller à a rencontre des dieux

Il y a un envol de coccinelles qui cherche un champ de lavande. Parfum léger des brins bleus

Il y a dix milles herbes cent milliards  d'herbes qui cherchent leur place. Et les lanceurs, les flambeurs, les inventeurs de mondes fermés complotent en croyant découvrir



Le joueur de dés rigole.

Il a sillonné tous les tripots des iles. Il a joué sa fortune et grillé des cigares.
Bu la liqueur des fleurs du soir.  marche sur l'eau, même, peut-être ?





30 mai 2014 
photo atelier vrac 29 mai 14

lundi 21 avril 2014

Là où prend source le regard.




 
La fille à tête d’interlude ne se demandait plus rien, juste faire, aller vers, rencontrer le présent dans sa multiplicité d’interprétations. Jouer de poésie dans les lignes du jour.
Ne se demandait plus comment être au mieux, comment aimer, comment  devenir. Tout cela s’était envolé dans des fracas venus des orages du centre de son être.
Là où prend source le regard. Le regard intérieur qui voit, de la planète au microbe, du papillon à la vague.
 
Mais elle, elle jouait à la marelle avec les lanceurs de dogmes vénéneux. Coup de galet au loin ! Je dis, on s’imagine,  une jeune femme un peu volatile, éthérée et joueuse.
Elle, mais en fait,  c’est une vieille dame, une dame qui a arpenté les jours à force de tribulations, qui s’est  usé les yeux dans l’inacceptable.
Mais qui a aussi compris le chien qui passe, le chat errant. L’oiseau qui grappille. L’enfant qui rigole avec un air d’avoir tout saisi.
Elle a aussi balancé les bons de réduction. Toutes les réductions, qui nous marchandent dans les gondoles des hypersouks sans âme.
 
Pourtant, la colère, l’indignation profonde la remuent. Pas pour écrire un bouquin ni simulacrer à la télé. Mais pour tenter de tenir dans cette planète qui arrache les fils de  la trame de son étoffe, qui déchire les enfants de ses miracles venus de l'eau et d’un météore tombé en mer, porteur de vie.
 
L’autre fois, dans le miracle d'une marche sans raison, elle a trouvé un oiseau. Un oisillon tombé d’un nid. Immobile et silencieux.
Et dans ses mains, sa poche, l’a ramassé, nourri, soigné et libéré.
 
L’autre soir, elle a planté un olivier dans un jardin public, un abricotier dans un champ, un noisetier dans une bassine où elle lavait ses fils.
 
Et, la dame marche, marche sans arrêt… Dans l’impensable de planètes folles, dans l’indéchiffrable de ces dieux bagarreurs, dans l’infini de  la science qui réinvente la magie de l’homme. Sans la poésie des anges.
 
Elle n’a pas de barre pour protéger sa porte, elle ne s’achète pas de foulards soyeux. Elle ne fait que marcher.  Avec l’autre. Pour l’autre, peut-être ?
 
21 avril 2014

dimanche 20 avril 2014

Théorèmes poétiques Basarab Nicolescu Dissémination avril 2014








Théorèmes poétiques 

Basarab Nicolescu















"(...) Une dis­sé­mi­na­tion sur le thème de la Frontière pour donner à voir, lire, entendre ces passeurs qui arpentent la toile, cette autre trame du monde, là où les marges deviennent vibration d’un silence vivant. Dans ce vide insondable d’où surgissent les particules fluctuantes de la matière et du sens. (...) " extrait de la présentation

  Contrebandiers des invisibles
 


 
Mircea Cantor – Sic Transit Gloria Mundi – 2012 – courtesy l’artista & Yvon Lambert, Parigi & Dvir Gallery, Tel Aviv


La frontière questionne beaucoup de concepts archaïques, parmi les plus fondamentaux,  des regards, des peurs, des sensations, des certitudes. Rassure  notre présence/réalité dans les pesanteurs et apesanteurs du cosmos. voir le thème de l'être la frontière
 La frontière nous conduit vers ces limites, ces interrogations, ces imaginaires qui nous constituent et que certains tentent d'opposer, d'utiliser, de manipuler, osons le terme,  pour défendre des idéologies populistes ou totalitaire.
Traversées donc, vers d'autres passages transversaux à la rencontre de Basarab Nicolescu qui est aussi un véritable passeur, entre science et philosophie, et humanisme, bien sûr, et fondamentalement. Il défend l'indispensable, position, posture, de l’"humain au centre de la science."
Son livre "Théorèmes poétiques" ne fait pas partie de ses  écrits et recherches habituels.  Et c'est cet inattendu  qui m'a  aussi amenée à choisir ce livre ...
Ces Théorèmes, comme lorsqu'il dit "les mots sont des "quantas", nous embarquent, nous enlèvent,  produisent un arrêt, une rupture à la manière des Koans zen. Créent des interstices où un sens nouveau s’infiltre et irrigue ...
Basarab  "porte du bois, puise de l'eau, quelle merveille naturelle !"pourrait-on dire aussi, comme dans ce Haiku, car il écrit comme il interroge le monde  : ouvertement, simplement, naturellement. Comme il lutte  aussi contre les glaciations scientistes et les dangers qui  en découlent.

J'ai donc  pensé, pour ce thème sur "frontières et ouvertures", à cet inlassable chercheur planétaire qui dénoue les regards de l'habitude. Basarab Nicolescu est physicien théoricien  (et bien d'autres titres prestigieux que vous trouverez ici) et Président du Centre International de Recherches et Études Transdisciplinaires, qu'il a créé,  mettant peu à peu en place, avec les membres/chercheurs du CIRET,  une véritable  méthodologie transdisciplinaire.

Il a organisé de nombreux colloques  et explore depuis des années la vision transdisciplinaire.  Celle qui "va entre et au delà des disciplines".
Une  approche transdisciplinaire du monde qui  démonte les cloisonnements, fragmentations, et déploie le sens au travers d'un doute vivant, vibrant, pensant,  toujours renouvelé, une réalité toujours questionnée. Interrogation à l'infini qui empêche les dogmes de  s'infiltrer, de stratifier peu à peu  les systèmes fixes.
Ces attitudes immobiles/inflexibles de défense/attaque. Loin de l'incertitude poétique qui dialogue avec les fluctuations  vivantes du sens.  Même dans les contrées les plus éloignées et complexes de la science qui nous raconte, aussi.

"Toute tentative de réduire l'être humain à une définition et de le dissoudre dans des structures formelles, quelles qu'elles soient, est incompatible avec la vision transdisciplinaire." art 1

Basarab Nicolescu a rencontré de nombreuses personnalités du monde de la science, de l'art, de la philosophie,- dont Edgar Morin son grand ami co-fondateur du ciret, comme tant d'autres personnalités du monde de la religion,  de la philosophie, de la poésie,  de la sociologie et des sciences de  l'éducation - qui ont rejoint le CIRET _  aussi, pour  mettre en   lumière, vers un public de plus en plus nombreux, cette vision transversale du monde qui change radicalement  nos perspective et ouvre des chemins d'étonnements. Hors contradiction binaire.  Vers l'autre.
Des lumières ordinaires qui deviennent poésie pure : des lieux  où la parole traverse les disciplines, ouvre les esprits,  parole dans le sens de forme  vivante, de forme/poésie,  au delà du "mot" balisé, du "discours" rabâché ...
Nous n’aborderons pas ici les piliers de la visions transdisciplinaire : la complexité, les niveaux de réalité, le tiers inclus, la discontinuité.  Mais je vous renvoie vers le site du CIRET où ces thèmes sont éclairés. En voici quelques passages...





Extrait du livre LA TRANSDISCIPLINARITÉ - Manifeste,

par Basarab Nicolescu


Éditions du Rocher, Monaco - Collection "Transdisciplinarité"


La transdisciplinarité concerne, comme le préfixe "trans" l'indique, ce qui est à la fois entre les disciplines, à travers les différentes disciplines et au delà de toute discipline. Sa finalité est la compréhension du monde présent , dont un des impératifs est l'unité de la connaissance.

Y a-t-il quelque chose entre et à travers les disciplines et au delà de toute discipline ? Du point de vue de la pensée classique il n'y a rien, strictement rien. L'espace en question est vide, complètement vide, comme le vide de la physique classique. Même si elle renonce à la vision pyramidale de la connaissance, la pensée classique considère que chaque fragment de la pyramide, engendré par le big bang disciplinaire, est une pyramide entière ; chaque discipline clame que le champ de sa pertinence est inépuisable. Pour la pensée classique, la transdisciplinarité est une absurdité car elle n'a pas d'objet. En revanche pour la transdisciplinarité, la pensée classique n'est pas absurde mais son champ d'application est reconnu comme étant restreint.

En présence de plusieurs niveaux de Réalité, l'espace entre les disciplines et au delà des disciplines est plein, comme le vide quantique est plein de toutes les potentialités : de la particule quantique aux galaxies, du quark aux éléments lourds qui conditionnent l'apparition de la vie dans l'Univers.

La structure discontinue des niveaux de Réalité détermine la structure discontinue de l'espace transdisciplinaire, qui, à son tour, explique pourquoi la recherche transdisciplinaire est radicalement distincte de la recherche disciplinaire, tout en lui étant complémentaire. La recherche disciplinaire concerne, tout au plus, un seul et même niveau de Réalité ; d'ailleurs, dans la plupart des cas, elle ne concerne que des fragments d'un seul et même niveau de Réalité. En revanche, la transdisciplinarité s'intéresse à la dynamique engendrée par l'action de plusieurs niveaux de Réalité à la fois . La découverte de cette dynamique passe nécessairement par la connaissance disciplinaire. La transdisciplinarité, tout en n'étant pas une nouvelle discipline ou une nouvelle hyperdiscipline, se nourrit de la recherche disciplinaire, qui, à son tour, est éclairée d'une manière nouvelle et féconde par la connaissance transdisciplinaire. Dans ce sens, les recherches disciplinaires et transdisciplinaires ne sont pas antagonistes mais complémentaires.









Basarab Nicolescu n'est pas seulement un théoricien,  chercheur transdisciplinaire, il a aussi, et il l’explique dans divers interviews donc celui de Cristina-Hermeziu, traversé une étrange  période où la poésie lui a fait signe.

Il s’interroge  encore avec humilité sur ces moment où les phrases surgissaient,  où ces théorèmes poétiques que nous présentons ici, venaient vers lui,  et se posaient librement  sur la page, ce qui n'est pas le fonctionnement habituel reconnu par les "scientifiques" .

Voici quelques uns de ces Théorèmes poétiques que j'ai choisis, et dont pourrez retrouver l'intégralité du texte en ligne.




Extraits des Théorèmes poétiques

Niveaux de Réalité

La Vallée de l'Etonnement -
l'abime entre deux niveaux de réalité.
La Nouvelle Renaissance - émergence de la réalité 
incarnée de plusieurs niveaux de Réalité

la soudaineté de l’événement de l’être est
le signe de l’imprévisibilité de l’inconnu.

La liberté c’est la discontinuité.
La discontinuité donne un sens à la vie
de l’homme.

Le mouvement nait de l’interaction
contradictoire entre la causalité locale et la
causalité globale. La nature du mouvement
explique l’existence d’une loi impitoyable :
tout ce qui n’évolue pas doit nécessairement
involuer et finir par disparaitre.


Une formulation intelligible de la causalité
locale : à chaque cause est associé, à long
terme, un effet contraire à celui qui est
prévu au moment de l’action. L’histoire
du monde devient ainsi compréhensible.

Le mot vivant : éclair traversant en un seul
instant tous les niveaux de Réalité


À chaque niveau de Réalité est associée une
causalité locale bien déterminée. Le miracle
devient ainsi possible. Il est possible mais
très peu probable. Le miracle est l’action,
conforme aux lois, d’un niveau de Réalité
sur un autre niveau de Réalité. Exemple :
le miracle quantique qui rend possible
l’existence de l’univers.


Pratiquement tous les philosophes de toutes
les époques ont passé leur temps à nier
les miracles. Ainsi nous sommes arrivés
naturellement à nier notre propre existence
qui est le miracle des miracles.
Élémentaire erreur de logique.


Le mot « tempête » évoque la rencontre
(tumultueuse et lumineuse) entre deux
niveaux de Réalité. Est-ce pour cela
que Shakespeare a écrit La Tempête ?


Le vrai sens de la fête : pénétration d’un
niveau de Réalité par un autre niveau de
Réalité. Le monde est rempli de miracles.
Ce sont eux qui constituent la dimension
poétique de l’existence.


la poétique quantique


L'imaginaire quantique est la circulation énergétique
entre deux ou plusieurs niveaux de Réalité
reliés par la discontinuité. L'inspiration poétique est
la perception de la respiration solidaire des différents


niveaux de réalité

De toute évidence les mots sont des quantas.

La pleine lumière sur la lumière contradictoire entre le dit et le non-dit,
le son et le silence, l'actuel et le potentiel,
l'hétérogène et l'homogène, le rationnel et l'irrationnel.
Complémentarité contradictoire intégrée
en nous mêmes par le tiers secrètement inclus.


le tiers secrètement inclus

L'espace-temps poétique est la trace dans l'espace et
dans le temps du non-espace et du non-temps
la richesse est une visualisation spectaculaire de
l'exclusion du tiers secrètement inclus.

Les guerres, les révolutions, la famine,
la haine ne sont que les compléments de cette image.
 La source cachée en est toujours la logique binaire.  


L'imaginaire quantique est la circulation énergétique
entre deux ou plusieurs niveaux de Réalité reliés
par la discontinuité. L'inspiration poétique est la perception
de la respiration solidaire des différents niveaux de Réalité.
De toute évidence les mots sont des quantas.


La pleine lumière sur la lumière contradictoire
entre le dit et le non-dit, le son et le silence,
l'actuel et le potentiel, l'hétérogène et l'homogène,
le rationnel et l'irrationnel.
Complémentarité contradictoire intégrée en nous mêmes
par le tiers secrètement inclus.
Vous  aussi trouverez ce texte sur Scrib
 

 

Basarab Nicolescu a eu aussi l'amabilité de me faire parvenir une vidéo qui présente Les Théorèmes avec les Illustrations de  Mircia Dumitrescu






Traduction du français par / Traducere din franceză de: L.M. Arcade

Conception graphique par / Concepţie grafică de: Mircia Dumitrescu
Bucarest -- 2013 -- Bucureşti


Editions / Editura: Curtea Veche Publishing

Montage / Montaj: Cristina Poterășoiu

Le livre "poétiques Théorèmes" / "théorèmes poétiques» écrit par Basarab Nicolescu  a  été publié chez Curtea Veche, édition bibliophile et bilingue français-roumain.
Traduction de  LMArcade   les illustrations de  Mircea Dumitrescu, un  graphiste reconnu.






Je vous renvoie aussi  à une page de caravan et à la belle postface de Michel Cazenave dans la première édition du livre.  Ce texte avait été présenté dans le cadre de "tissages" un appel qui  propose de mettre texte et œuvres   en résonances. Vous y trouverez aussi une interview Basarab Nicolescu par Brigitte Maillard



LAMPEDUSA


Dans la seconde partie de de ce thème consacré à la Frontière, je remercie Daphné Bitchatch d'avoir  fait "don" à la #webassoauteurs, pour  publication, de   ces toiles peintes après le drame de Lampedusa qui m'avait aussi conduite à repenser la frontière dans sa dimension humaine. Là où la barbarie inhumaine devient peu à peu "ordinaire" ! .










 


 



















 











Du feu dans l’eau

(Lampedusa)

Elles ont été peintes le lendemain de ce drame en Octobre 2013.

« Du feu dans l’eau » car l’impossible était arrivé, des larmes,
des cris, des corps avaient brulé jusqu’à se noyer dans l’indifférence,
à quelques lieues d’autres hommes, qui dans leur maison n’ont bougé.

De transparences imparfaites aux dévoilements déchirés, plus de trois cent corps, du feu et de l’eau que rien n’effacera à jamais de la mémoire de vivre.
Lampedusa ton nom de Sicile me faisait rêver de soleil et de vents, Agrigente...
Lampedusa, l’écriture de la mer à à jamais de se taire
D.B.












AWorld Press 2013 – 26 février 2013, Djibouti. Des migrants africains tentent de capter le réseau téléphonique somalien (moins cher) depuis Djibouti, pour joindre leurs proches. Crédits : JOHN STEINMEYER/VII POUR “NATIONAL GEOGRAPHIC”


Lampedusa Beach de Lina Prosa

25.02.2014 - 23:00 Ajouter à ma liste de lecture
Traduction de Jean-Paul Manganaro 
Réalisation   Catherine Lemire

Une embarcation transportant des réfugiés coule dans le détroit en face de Lampedusa. Alors que la plupart d’entre eux se noient et que le silence se fait, une jeune femme, Shauba, parvient à s’accrocher à ses lunettes de soleil comme à une bouée de sauvetage, le temps de raconter, dans un long monologue à la poésie abrupte, son odyssée : le temps de l’espoir, celui de la préparation, de la traversée et de la mort. Avant de sombrer au fond de la mer, elle trouve la force d’interpeller les dirigeants de ce monde – qu’ils soient européens ou africains – face à la tragédie qu’elle personnifie.
Cette pièce est publiée aux Solitaires intempestifs. Elle constitue le premier volet d’un triptyque : « Lampedusa Beach/Lampedusa Snow/Lampedusa Way ».

Avec
Céline Samie   (Shauba) de la Comédie Française