vendredi 28 février 2014

texte pour le "Cosaque des Frontières" Juan-Les-Pins et les apesanteurs.












Là, c’est  foire des mirages, là où se perdent les pensées ancrées.
Là où les poids se fondent dans les cliquetis et miracles des fioritures du bazar gigantesque.
Luna Park des jours qui ondoient et produisent leurs inventions. Comme l’abricotier du rameau. Le Mac Donald du coin. Dans les gravitations impensables des planètes enchevêtrées.  Gravitons ? Positrons. Illusions ? Conceptions ?
Et aussi l’épicer du quartier et ses packs d’eau poussiéreux. Les Palmiers des Promenades de Nice et de Miami. Et les autres,  avec tous ces noms que je ne connais pas.
Et bien sûr les Dogons sur le Niger avec ces chapeaux en triangles graphiques.






Nous sommes donc lancés à la vitesse de cette fameuse lumière incontrôlable, dans un univers qui nous absorbe et nous crée en jouant à la roulette. Ou pas.
Frontières ? Le cosaque d’ici, de cette année 2014 traverses les miracles des lignes.  Propose des histoires qui palpitent  dans l’apesanteur.
Miracle des lettres arborescentes.

J’ai été joueuse de casino, perdue dans les éclats scintillants des machines à folie. A ne pas attendre l’argent qui s’en va retourner dans les Bars alignés ou pas. Mais juste pour éloigner autrement cette incroyable insoutenable fragilité de l’être.

Et à Juan-Les-Pins, celle du Jazz et des plages éclairées de verts et orange les nuits d’hiver. Les  gosses jouent aux bagnoles, à tuer des indiens où des bioniques men.
Ils sont dans un bout fractal de ces jeux des étoiles et librement jouent au flipper dans l’oubli des cartables et des heures.



Nous arrivons bientôt vers la limite du système solaire, en droite ligne vers un trou qui dérobe le temps. Et Luna Park, Game over à l’infini, au ralenti dans les abords de ces limites que le cosmos balade avec une joueuse ironie.
Peut-être une partie gratuite dans les Livres ? Dans les mémoires des planètes ? Dans les Auras des ADN recomposés,  dans la foire du temps. Réversible  parfois, parait-il ?



Photos Carol. s Juan- les-pins,  27 février 2014

lundi 24 février 2014

Dissémination avec Lamber Savigneux - corps traversé




(...)  Pour comprendre ce qui se passe dans le monde quantique, je dois imaginer des univers parallèles, existants en même temps, en nombre finis ou infinis, où quelque chose se passe en même temps dans plusieurs univers à la fois. C'est une supposition, relevant naguère de la science fiction, mais intégrée aujourd'hui dans la science. Imaginons qu'entre moi sur la scène et un ami au fond de la salle disparaissent d'abord le premier rang de fauteuils, puis les autres. Ensuite disparaîtraient les molécules d'air. Puis, s'effacerait même le vide. Même le mot rien serait de trop. On arrive aux portes de ce qu'on appelle la discontinuité quantique. Pour nous, c'est le pain quotidien. Pour l'imaginaire de tous les jours, dire que même le mot rien est de trop devient une source incroyable d'imaginaire.(...)

La matière et nous" Maison de la Poésie  2000


 

Traversée avec Lamber Savigneux
loredelam.com


Prise dans le courant du thème de la dissémination de Février "Le corps dans tous ses états" proposée par Pierre Cendrin, je me suis retrouvée dans cet espace/regard du monde quantique où la perception  habituelle se retrouve déployée, dépassée : Onde/Particule Corps Parole Respiration.
De saut en saut,  à travers  la discontinuité des niveaux  de réalité qui "transportent" le tiers inclus,  la résolution des contradictoires, vers de nouveaux  territoires vertigineux, toujours dépassés, toujours réconciliés puis interrogés dans un autre champ d'exploration.
Traversée des niveaux de réalité, et à la fois, rencontre avec le son d'un pas qui froisse quelques herbes, dévale une colline imprévue et se retrouve dans l'entre-deux. Dans la  vallée de l'étonnement du poète soufi Attar,  où "il fait jour et nuit à la fois"...
J'ai souvent croisé  Lamber Savigneux  dans les ruelles du web-nuage virtuel  et ses immersions, et toujours perçu cette dimension, cet "infiniment conscient" qu'il frôle et révèle par  son écriture et dans ses tracés, signes, pigments affleurant. Traces indéfinies où la frontière s'interroge et, silencieusement rencontre le souffle,  le geste. Hasard et liberté d'un ruissellement, d'une empreinte, d'une ile avec ses vagues.





îles et eaux sombres 2011 - peinture pigments eaux - Lamber Savigneux

Quand j'ai proposé ce thème, "Le corps dans tous ses états",  à Savigneux, il m'a immédiatement répondu, et je reprends ses mots saisis en vol :

- "C'est plutôt l'homme dans le monde et le mystère de son immersion, je pense mais sans doute une certaine façon de concevoir cet être dans le monde a un rapport au corps, qu'est ce que le corps après tout ..."
Ailleurs il écrit : ""au plus près de soi et du monde. écrire est vivre. Simplement écrire et suivre les bulles du courant.
Peindre, écrire, traduire, puisque vivre c'est créer et partager est participer."

 
Il navigue et interprète, questionne rencontre et médite. Voyage avec l'autre et les forces telluriques et insondables du roulis des mondes. Intérieur/extérieur. Désirs/libération. Ouvertures. Interdépendance, non-séparabilité des particules quantiques. Éphémères, impermanents des formes, des pensées, des mémoires qui nous constituent.. Vers l'esprit vaste du zen.  Là où samsara et nirvana se réconcilient.

Avant de présenter ses deux textes "la cime" et "rétréci", je reprends ici une  de ses réflexions que je vous livre, sur le  très beau travail du photographe japonais IKKO NARAHARA, relevée sur son site  Terre en Rives du Monde



"Univers poétique et surréaliste, contours humains qui s’estompent ou se fondent, se transforment en un autre espace, comme ce damier de la ville ou l’homme est une pièce, regard perdu qui interroge. Présence qui interroge, univers démesuré. A regarder les œuvres d’Ikko Naharara, une sentiment étrange que la question plastique renvoie à une posture de l’existant qui traverse l’espace et se positionne.  Qu’est ce que le regard perçoit et ne perçoit pas, qu’elle en est la traduction en termes picturaux, l’abstraction dont il est question est interrogatif. Cette sensation de questionnement par la photographie est rendue plus forte par le décalage, position entre deux mondes qui révèle par les éléments qui font l’image mais aussi par le grain et la matière, une incertitude existentielle."




On a vu la cime
décembre 12, 2013 



Cela résume le jour, un éclaboussement d’oiseau sans qu’il neige
Du haut de l’arbre comme une forme de conciliabule bien sûr des Dieux ou des
génies ou la Lumière
on parle encore de la conférence des oiseaux.

Pour arriver jusque là il a fallu être les troncs être les branches les
mousses et les écorces métaphoriquement parlant parce qu’écrire cette
épouvante est trop risqué. Et puis je suis enfermé.

L’arbre une fois jailli de la lumière et s’envolant des millions d’ailes .

On a vu dans un plein jour s’envoler des millions d’ailes
des projections de papillons
ils parlaient à la pierre et aux racines des feuillages.

Libres dans la lumière, la reflétant, pourtant les Bonzes ce jour étaient
pourchassés il ne sert à rien de se souvenir de cette grande peur et du sang
qui s’ensuivit seul le safran respire et la terre des moulins à prières.

On a vu aussi des milliers de plumes sur le barrage c’était les gens de la
tribu qui protestaient marchant sur le béton essayant de le casser
L’eau est restée prisonnière mais la forêt engloutie est devenue un grand
plumeau.

J’étais assis au bord du lac et je pensais aux canards,
la lumière enflamme la ville elle parle comme un doux murmure
elle est lassée du shopping,  elle a abandonné toute idée de violence
rase, elle se résume à une lumière l’asphalte ne fait plus de bruit et il n’y
a plus de plume, les papillons sont partis et l’eau pas encore arrivé.

Il a fallu que je me mêle à un soupir et je me lève.




                                   Bonzes au coucher du soleil, Angkor








rétréci
novembre 23, 2013 



De toutes parts de telles contraintes que je m’en sens tout rétréci.  Sans
que le monde en perde son importance, sa dominance m’oblige. Il n’est nul
besoin d’écrire.

Est-ce une parenthèse accolée au monde,  une parfaite concordance, le monde
et moi quel consensus et respect des formes ?

Il fut un temps où je lançais des bûches dans le feu , où le réel me venait
dans la bouche par gerbe de feu, mastication de l’imaginaire, envie , défi,
maintenant,  l’interrogation porte.

Monde sans être définitif est une pression sur le corps, une torsion de l’esprit
qui manque de faire vaciller. Peut être pour rassurer, ce n’est peut être
que respirer.











samedi 15 février 2014

la joyeuse inexactitude des mots

Ce n'est pas encore arrivé, toujours suspendu entre les rives des incertitudes. Juste tenu par un fil translucide, souvenir de papillon déjà parti.
Rester dans un espace sans limite, mais pourtant relié aux murmures des jours, et pourtant éloigné de tous ces désirs acclimatés par des saisons de mémoires.

Continuer ce parchemin qui dérive, se retrouve parfois dans une île éclairée par les signes persistants d'un rêve retenu. Et, libéré aussi, sans aucune attente sauf celle d'une minute. D'une heure  de murmures encore dans l'étoffe du monde.

Les liens accrochés aux souvenirs, les mots attachés aux regards toujours vivants, les sons qui redisent la présence au monde.

Ne pas se perdre, ne pas cesser de jouer, ne pas faire sombrer  l'éphémère dans l'inquiétude.
Juste laisser aller cette nouvelle journée qui commence parfois à Minuit, qui se termine parfois à Minuit. Qui dure parfois deux jours.
Laisser aller cette  journée vivante dans cette horloge des astres qui ne disent aucune distance, sauf celle de la lumière arrivée entre deux nuages reconnus qui dérangent l'ombre d'un arbre ou d'une branche de verveine plantée dans l'aura scintillante des réminiscences ancrées.

Et cette barque ne se demande rien, sauf parfois, entre deux marées où va s échouer cette coque pensante, quels sables la retiendront un moment,  quels vents la repousseront à l'ombre des mirages ?
Dans la lumière accueillante des espaces indéterminés, "la joyeuses inexactitude des mots" la tranquille  traversée des réalités qui interrogent et contiennent le monde;

 Et là, juste porté dans ce courant sans direction, ce fleuve toujours renouvelé, la légèreté joyeuse parfois se révèle à l'orée d'un geste qui dénoue.

Et ouvre vers le jour des envolées d'images, de mots soufflés par un frôlement, par le choc d'une rencontre intemporelle qui se perpétue dans le tissage des secondes affleurant.

Toutes ces paroles échangées, interprétées, jetées vers, plantées dans les ocres de mémoires toujours changeantes, mais données à vivre dans le champ des forces.
Des paroles qui  gravent leurs échos dans la trame du présent. Dans le rythme d'une balançoire qui poursuit un équilibre toujours recommencé.


lundi 10 février 2014

les briques rouges et la nuit de NY



 
Retrouver ce moment, comme une révélation, 
où New York m'est apparu
depuis Brooklyn Heights 1982.
Merci à Pierre Ménard @Liminaire
 qui a pris cette image à ma demande,
m'a ainsi ramenée 
vers un moment de rencontre/rupture. 
Une respiration.




archéologie des mirages /Pyramides atemporelle/signes suspendus


Les traces des rotations anciennes 
d'une étrange planète retrouvée 
racontée dans un scintillement millénaire

Sortie des ornières du jour
dans  un saut quantique qui déplace les rives

Et de l'autre côté du regard
de  l'Hudson River
Brooklyn
les briques rouges,
les réverbères dorés
l'humain et ses saisons reconnues
déploie ses mémoires qui l'ombrent

Puis, les orbites des saisons passées depuis
Gravitations

Une présence retrouvée ...



 







jeudi 6 février 2014

un fil fbook - un film autofabrique par les robots



mardi 4 février 2014

a voglia tira lo spago



midi n'est plus qu'un lieu déserté,
le fil sépare les mondes

midi est suspendu à la cloche d'ailleurs
sonnant dans un  drôle d'interlude

on ne s'y perd pas

midi est présent dans les archives des astres

le fil relie les lignes
tout à la fois
lueur et souvenir
présence plombée de chaleur et invisible trace

relie les regards du monde qui n'existe pas

un remaillage atemporel
qui n'est pas pas interrogation
 ni recherche
juste une couture phosphorescente entre les champs

traverse les réalités dans un geste tranquille qui raccommode indéfiniment