mardi 31 août 2010

cerveau droit sur les chemins : la marche


il y a des sentiers qui nous racontent, des neurones à la rencontre de l'autre, l'Autre. Des passages polis par nos répétitions et soudain, un écart, une trouée : le silence s'empare du sens et recommence, autrement, sans cette lourde mémoire liée qui trouble le regard et dirige nos pas, à notre insu.

Alors, un saut vers ce qui ne se fige jamais, ne se répète pas, une feuille juste tombée, là, par hasard.



photo cs.point rouge

lundi 23 août 2010

toile sans anecdote du cheval jaune






3h30, juste finie, arrêtée, décidée, par on ne sait quelle décision, pas encore vue, ni reconnue









puis la forme se pose, se
concentre,
un jeu de signes s'interpose

















on ne discerne
que les déchirures,

les traces
d'équations

recouvertes
d'encres indécises...
la toile sans anecdote
du cheval jaune
s'attache au vide
et devient histoire ...



s'attacher à la non-anecdote est un leurre évident











encres et collage sur toile aout 2010



dimanche 22 août 2010

par la fenêtre d'un rêve de Matisse


il n'y a pas de saison. juste une nuée de teintes. bleu. on pense à Matisse, à sa fenêtre du cours Saleya.


vers quelle impatience se jouent les bribes de ces formes qu'on espère, qu'on croit révéler, juste en les frôlant..



photo carol shapiro

samedi 14 août 2010

semaine - feuilles de pluie


comme il se disent et passent chacun nommé, recommencé, repères éboulés depuis l'enfance dans les éclipses résurgentes. Semaine. Passage des lunes changeantes entre ces moments que l'enfance essaie, imperceptiblement, innocemment d'acclimater.
Présent des jours sans nom, des moments incendiaires qui déjouent les cabanes de mémoires nomades. Ici, il y a juste la fin de la pluie, un retour lumineux qui brille l'eau des feuilles, qui raconte quand même ces flaques irisées qui nous éclaboussent encore. Samedi, 9h 15. c'est le nom de ce jour qui nous redit aux autres.

jeudi 12 août 2010

toiles et réverbères : comment sortir

à Jonathan Hecht

il a fallu une journée entière, de rencontre et de travail, de recherche et d'oublis. Alors, d'un coup, ça survient comme un orage d'août, comme un solstice. Un truc nous fait signe, une grenouille, un zèbre à la télé. Une plante qui se plie vers la lumière. Et on n'est plus là. Dans le jardin diraient les maîtres zen. Juste là où le saut quantique nous envole, sans oublier aucune barbarie d'ici, mais juste assez pour trouver le pas à faire, encore....




huile sur toile/collage indiens 2010-C.S


en réponse à

je te souhaite "assez", poésie communiste et libérale, collective et singulière à la foi - anonymous


lire le texte

pour ne pas se perdre quand rien ne parle


se perdre, s'estomper dans la lenteur des nuages, se poser au bord d'un regard qui n'est adressé qu'au silence; puis se retrouver dans la musique peuplée des arbres, des hommes, ceux qui ont entendu la parole des feuilles, la liberté innomée des galets qui roulent sans raison, et cet étonnement ...

parfois les turbulences, parfois ce qui se recommence en pluies indifférentes.







crédit photo :NASA: National Aeronautics and Space AdministrationEarth Observatory

Tropical Storm Dianmu

mardi 10 août 2010

l'image et ses histoires

il y a des ratures, de repentirs, des choses transformées par la parole, qui redisent le jour à la lueur des horloges vivantes














collage de photos raturées et huile -détail 2007

trouver les lettres

quand le jour semble endormi, que les minuscules effleurements de la pensée s'estompent, quand éclair et orage vibrant ont depuis trop longtemps disparu, que les réverbères n'ocrent pas le bleu profond du soir; alors, doucement, mettre en route quelques phrases et les gouttes d'eau, de lumière ou vent scintillent de nouveau, imperceptiblement, mais présentes, comme inventées par les lettres retrouvées, réunies






photo carol shapiro aout 2010

dimanche 8 août 2010

je vous dirai ... מגידו


et ils rêvent de l'après armageddon, (de l'hébreu: מגידו, signifiant « colline de *Megiddo », un petit mont en Israel) ... toile en réponse à une secrète terreur inoculée


















huile sur toile détail 2010


et ils disaient "des pierres tomberont du ciel" .....
aux enfant qui ne voyaient que les confettis du jour !





Destruction du Léviathan, gravure de Gustave Doré (1865)

*En 609 av.J.C. le roi Josias du royaume du sud, royaume de Juda, est défait et tué sur la colline fortifiée de Megiddo (Har Megiddo) par le pharaon Nékao II. Cette défaite, alors que le Dieu des défenseurs de Mégiddo était censé les protéger, est ressentie comme une catastrophe traumatisante, c'est en son souvenir que le terme Armageddon est ensuite employé pour qualifier une destruction catastrophique. wikipedia

une autre feuille approchée



















huile sur toile détail 2010

ambre balancée


au travers de l'ambre on peut y voir





















2010 c shapiro

le citron la nuit

la nuit passée à regarder les quartiers de vie
















photo cs 2010






la main et la pile


enfant, avez-vous traversé votre main en y plaçant, derrière, une lampe de poche, une "pile" comme on disait ... ?


voila de l'ambre dans la main, des millénaires fossilisés, juste là, en point de lumière transparents

on m'a dit que c'était un ange


alors il s'est juste posé à côté d'un bocal, près des encres, après avoir gravi des vagues, traversé des vents, pour je ne sais quelle attente

vendredi 6 août 2010

reflets des apparus











il y a des ombres, des formes sans saison, juste impassibles, tranquillement indicibles dans l'entente, le simple bourdonnement d'un vol de souvenirs devenus présents









photo carol s 2010

mercredi 4 août 2010

Un signe à Serge Damon, sa peinture, sa liberté, et toute sa parole si évocatrice de tout un monde

Souvenir, hommage et remerciements à un grand ami, un des premiers qui m'a ouvert les portes de son atelier en 1976, Serge Damon.

Il vivait et travaillait à Antibes, puis vers Aspremont, près de chez Chubac. 

Il a connu l'époque Saint Germain, Tristan Tzara et toute la bande et savait raconter ça ... 

acrylique/collage/toile - 1993 "métamorphose"

Article paru dans la revue Alias par Jean-Luc Mativa









Lire l'article

vers l'aube













le jour blanchit, les toiles posées s'éclairent dans une absolue quiétude sous aucun regard

une ébauche d'atelier

de feuilles en feuilles






















































huile mixed media /toile 2010

bientôt la toile entière

le pot de terre


... pas encore plantées, les graines de tomates anciennes de kokopelli, grandiront peut être là, dans cet invisible .


















Dans les cosmogonies Amérindiennes, Kokopelli est bien sûr le Semeur, le Joueur de Flûte, mais il est aussi le Shaman, le Farceur, le Vagabond, le Troubadour, le Colporteur, le Dissident, l’Hérétique, et le Séducteur. Le Joueur de Flûte est à l’image du Grand Pan de l’antique Europe Indigène. Chez les Indiens Hopis (les Pacifiques), il n’est pas, au sens strict, identifié avec Kokopelli mais plutôt avec la Cigale


un flou involontaire



















c'est tard la nuit que les palmiers jaillissent et que les lampadaires, les fenêtres endormies révèlent leur pigments ocre et silencieux

des feuilles

des arbres et des feuilles où passent les veinures du passage des heures, du temps qui construit ses mondes




























huile et encre/toile - collage de carte marines et équations
détail-2010





et la terre continue

toujours dans la nuit, les plantes elles ne semblent pas tourner ....
























plantes tournantes -photo carol s 2010

de nouvelles équations ....


d'autres pages, d'autres signes, et du bois ... comment les signes se signent t-ils ? vers quel imaginaire retracent t-ils leurs batailles . Il y a le temps qu'on tempère doucement, chaque couleur comme une vague ...











huile sur toile/encre/collages équations manuscrites 2010

mardi 3 août 2010

minuit 27'

à minuit 27, la lune se joue des ombres de nos mots... il y a du champagne et omar khayam au clair de sa lumière





photo gilbert pedinielli
www.pedinielli.com

dimanche 1 août 2010

"J'AI JOUE SUR LA CONTREBASSE DE CHARLES MINGUS…." Joly 1994


"J'AI JOUE SUR LA CONTREBASSE DE CHARLES MINGUS…."



Vibrements divins des mers virides -
Au vert rimbaldien,
Shapiro passe,
Sans diplôme ni postiche.


Elle même, là où bien au delà du psychanalyste, le peintre ne s'autorise que de lui-même.
Perdure la Peste freudienne, en ces temps de tyrannie de l'image, pendant que certains à la colle de l'école y perdent leur latin et ânonnent des cantiques ou égrènent des chapelets de signifiants, la nébuleuse des signes continue sa course à l'infini.
Elle même, au féminin de peintre, introuvable ; les dictionnaires restent muets ou balbutient quelques tentatives: peintresse, peinturière, peintreuse voire peinturlureuse.
Et bien annonçons la couleur qui sera prétexte :

SHAPIRO BARBOUILLE COMME UNE PEINTURLUREUSE


DEMONSTRATION N°1 : LA BARBOUILLE N'EST PAS DE LA CARAMBOUILLE
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Au Diable les mauvais esprits comme ces jésuites de TREVOUX qui dans leur dictionnaire du XVII ème siècle trouvaient le mot bas et bouffon. Qu'en savaient-ils du païen BORMO, Dieu gaulois des eaux thermales, de la primitive bourbe, bouillonnante source d'eau chaude, de BERBAIM l'irlandaise, de BAWA la galloise qui allaient conduire la lignée des BOURBONS, Rois de France, que des gueux manipulés par d'augustes bourgeois ramenèrent à leur fange.
La boue n'a pas bonne presse. De l'ordre de la nature, elle est exclue par la culture propre et inodore et se voit cantonnée à un rôle thérapeutique.


Shapiro n'a que faire d'une thérapie transgressant les tabous.
Ce n'est plus une enfant qui joue avec ses excréments. C'est une ASARO de Nouvelle Guinée.
C'est ainsi qu'ils figurent l'homme blanc issu du bi'ôm, l'argile blanche des marais d'où naît la vie. La boue est aussi chtonienne, lymphe de la terre, magma du pléistocène, soupe primitive aux ferments sulfureux - jaune sulfur - .

L'humain naît de la boue, boue des ses désirs, bouille pour ses besoins.
La bouille est abandonnée depuis les filets dérivants, délirants. Ancienne technique de pêche, elle consistait à troubler l'eau avec un bâton pour attirer les poissons dans une nasse. Capture par détournement, cela porte un nom : séduction. Ainsi se dessine une Shapiro séductrice, détournant le passant de son chemin - récidiviste elle sera -. Mais le BAR dans cette histoire, Shapiro n'est est pas un pilier ! Le préfixe bar a un caractère péjoratif. Qu'il vienne de - barus - lourd, pesant, ou de - varus- cagneux, il est pénalisant, évoque ce qui est pénible, difficile à supporter, a même donné la mesure de la pression atmosphérique : "quand le ciel bas et lourd pèse comme un encensoir "…
Alors, notre pêcheuse, sinon pécheresse, est-elle si lourde, ou sur son étal allons-nous trouver quelques surprises ? Le BAR, loup de notre Méditerranée, poisson vorace, à la chair fine, délicieux flambé au pastis, s'origine étymologiquement dans le moyen néerlandais : boerse, apparenté à boerstel qui signifie : poil, soie, et à l'allemand burste : brosse. Brosse, poil, soie, facile d'y reconnaître aussi des pinceaux. Fin de la première démonstration :

SHAPIRO SEDUIT AVEC DES PINCEAUX………………………….

DEMONSTRATION N°2 : la turlure n'est pas qu'une fantaisie érotique

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Le jeu peut durer ainsi à l'infini… Il est question de sexe, mais aussi de musique et Shapiro connaît la musique. Bien que l'on ne trouve pas sa trace dans l'autobiographie de Charles Mingus, " beneath the under dog ", elle a réellement fait résonner sa contrebasse et fait chanter son propre violon dans la 5ème Avenue gagnant des pièces de monnaie pour payer son billet de retour. De New York aux bals populaires de l'arrière pays niçois, la petite violoneuse a cheminé, rêve aujourd'hui des arcanes iraniennes du santour. Mais attention, il ne s'agirait pas ici de tomber dans la mièvrerie et faire de Shapiro une chanteuse des couleurs qui jouerait de son pinceau comme d'un archet. Laissons cela aux critiques officiels. Si Shapiro a joué quelque part, c'est dans un groupe de musiciens folkeux qui portait le nom de Coucou. Coucou - Nous passons pour une fois sur les latin-cuculus, grec-kokux, sanscrit kokila et sur les mœurs adultères de cet oiseau. Pensons plutôt aux cris d'enfants jouant à cache-cache : coucou ! Surprise, le jeu du coucou vaut bien celui du Fort-Da. Parti-voilà, coucou-c'est moi. Coucou c'est Shapiro, la joueuse d'onomatopée, turlure, coucou en sont, mots crées par imitation de son - Poiein, poiésis. La démonstration se termine :
SHAPIRO SEDUIT AVEC DES PINCEAUX DE POESIE.

JEAN PIERRE JOLY Octobre 1994



une toile décolorisée dans mon atelier vers 2004 ...pour la peinturlure